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  Passage
         naturel entre le lac St. Clair et le lac
         Érié, d’abord poste frontière puis
         centre de collectage des produits de la chasse
         amassés par les trappeurs, Detroit fut fondée
         par les Français en 1701. Sa population s’élevait, en 1990, à
         1 028 000 habitants (4 382 000 pour
         l’agglomération, 4 665 000 pour la
         conurbation Detroit-Ann Arbor).
 
 
  La
         cité est entourée d’une véritable
         ceinture d’usines, parfois de très grande
         taille, autour desquelles gravitent des
         cités-satellites, elles aussi fortement
         industrialisées. Pourtant, exception majeure dans la
         région des Grands Lacs, l’essor de Detroit ne
         doit pas grand-chose, directement, à cette situation
         privilégiée de "détroit". La ville
         s’est en effet tournée vers les activités
         industrielles au milieu du XIXe siècle, par la
         transformation des produits de la forêt voisine...
         avec la construction de véhicules en bois. 
 
  A
         la fin du XIXe siècle, le dynamisme de quelques
         grands capitaines d’industrie entraîne une
         expansion spectaculaire de la construction automobile. En
         1901, la région de Detroit ne recense pas moins de
         321 constructeurs, la plupart, certes, encore au stade de
         l’artisanat. Les activités de Olds à
         Lansing, puis de Henry Ford à Detroit, vont
         réduire rapidement ce nombre à une douzaine,
         dont les trois "grands" mondiaux de la construction
         automobile: General Motors, Ford et Chrysler. 
 
 
   Detroit a fêté le tricentenaire de
         sa fondation en Juillet 2001
  Parallèlement,
         l’agglomération s’est aussi efforcée
         de multiplier ses activités économiques; on
         peut noter à ce propos la pétrochimie, au sud
         de Detroit et autour de Sarnia (des raffineries sont en
         activité aux points d’arrivée des
         oléoducs acheminant les hydrocarbures extraits des
         régions méridionales), et le renouveau du
         secteur de l’imprimerie et de l’édition
         (dont la tradition repose sur les productions
         forestières locales, encore que l’incendie de
         Miramichi ait détruit, en 1825, près de
         1 200 000 hectares de forêts). 
 
  Tandis que la population blanche de la ville diminue après 1950, sa 
                                        population noire continue à se développer. 
                                        Les noirs pauvres du Sud ont émigré 
                                        en ville. Le 23 juillet 1967, des émeutes 
                                        éclatèrent dans la partie Est de la 
                                        ville. Ce sont les émeutes les plus 
                                        sanglantes et les plus destructrices 
                                        de l'histoire des États-Unis, avec 43 
                                        morts, 467 blessés et plus de 2000 
                                        bâtiments détruits. 
 
  La réputation de la ville s'en est ressentie 
                                        et la population blanche quitte massivement 
                                        la ville au début des années 1970, les 
                                        Afro-Américains constituent désormais 
                                        la majorité de la population et en 1973 
                                        le premier maire noir de la ville, Coleman 
                                        Young, 
                                        est élu. Young, membre de la gauche 
                                        du parti démocrate, est un homme controversé. 
                                        Tandis qu'il est apprécié d'une grande 
                                        partie des habitants noirs de la ville, 
                                        il est impopulaire parmi les blancs 
                                        et les hommes d'affaires. La tendance 
                                        démographique 
                                        et le déclin économique de la ville 
                                        continuent sous son mandat, qui s'achève 
                                        en 1993. Detroit demeure
         très sensible au marché international de la
         construction automobile et a vu baisser son activité
         industrielle avec, pour corollaires, une augmentation rapide
         du chômage et des tensions sociales très vives.
 
 
  Aujourd'hui 
                                        la ville tente de conjurer ce déclin. 
                                        Ainsi montre-t-elle certains signes 
                                        de renaissance dans quelques quartiers 
                                        (notamment 
                                        dans le centre-ville et le long de la 
                                        rivière), et les relations avec le milieu 
                                        d'affaires sont rétablies. Néanmoins, 
                                        la population municipale continue 
                                        sa chute, Detroit a perdu un quart de 
                                        ses habitants entre 2000 et 2010. De 
                                        nombreux centres commerciaux, bibliothèques, 
                                        hôtels et banques du centre-ville sont 
                                        désertés et à l'abandon, laissant 
                                        un paysage post-apocalyptique.
 
 
  En mars 2013, le gouverneur de l'Etat 
                                        du Michigan, Rick Snyder, entame une 
                                        procédure de mise sous tutelle de la 
                                        ville qui fait face à un passif de plus 
                                        de 14 milliards de dollars américain. 
 
 
 
 
  
 
  
 
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